Dans le développement de soins capillaires performants, la compréhension fine de la typologie du cheveu est une étape déterminante. La grille d’André Walker, coiffeur américain célèbre pour être le styliste personnel d’Oprah Winfrey et pour avoir créé la coupe pixie emblématique de Halle Berry, est utilisée depuis plusieurs décennies par les professionnels de la coiffure et de la cosmétique. Elle permet de classifier les cheveux selon leur niveau de texture, du plus lisse (type 1) au plus crépu (type 4). Cet outil reste particulièrement précieux pour les formulateurs, les marques et les équipes marketing souhaitant construire une gamme inclusive, ciblée et réellement adaptée aux besoins spécifiques des consommateurs.
Elle constitue un cadre de travail structurant en formulation cosmétique capillaire, permettant d’ajuster les textures, les actifs et les routines aux particularités biologiques et comportementales de chaque type de fibre.
Comprendre l’origine et la méthode de classification des textures capillaires
Conçue par le coiffeur André Walker dans les années 1990, cette classification regroupe les cheveux en grandes catégories selon leur forme naturelle : lisse, ondulé, bouclé, frisé ou crépu. Elle utilise un système alphanumérique allant de 1A à 4C, avec 4 types principaux (1 à 4) et 3 sous-catégories (A à C) qui précisent l’intensité ou la définition de la texture. Le chiffre désigne la catégorie (1 pour lisse, 2 pour ondulé, 3 pour bouclé, 4 pour frisé/crépu), tandis que la lettre indique la variation au sein de cette catégorie.
Les cheveux de type 1 sont parfaitement lisses, sans courbure. Le type 2 présente des ondulations en forme de S, plus ou moins marquées. Le type 3 se caractérise par des boucles visibles, qui peuvent être larges ou serrées. Enfin, le type 4 regroupe les cheveux très frisés ou crépus, dont les boucles forment souvent des spirales très serrées ou des motifs en zigzag, avec une texture plus dense, fragile et généralement plus sèche.
Ce système présente l’avantage d’être simple, visuel et immédiatement opérationnel pour segmenter une gamme capillaire.
Cependant, il dépasse largement une simple lecture esthétique : la texture des cheveux influence directement la formulation des produits, leur sensorialité ainsi que la performance perçue du soin.
Comment la nature du cheveu guide la formulation des soins capillaires
La forme naturelle du cheveu influence fortement son comportement face aux soins.
Cheveux très frisés ou crépus : ces fibres ont tendance à être plus sèches, car le sébum du cuir chevelu ne parvient pas à se diffuser sur toute la longueur. De plus, ces cheveux sont mécaniquement plus fragiles en raison des nombreux points de torsion. Ils nécessitent donc une nutrition renforcée, avec des agents gainants, des beurres végétaux nourrissants, et des formulations favorisant la rétention d’eau.
Cheveux lisses ou légèrement ondulés : ces types de cheveux peuvent être rapidement alourdis par des textures trop riches. Ils requièrent des formules légères, peu occlusives, enrichies en actifs volumateurs ou fortifiants, sans effet gras. Les textures doivent offrir une bonne rinçabilité et un toucher propre immédiat.
Selon le type capillaire visé, le formulateur au sein du département Recherche & Développement adapte la structure galénique, le choix des huiles ou beurres, le niveau de viscosité, le profil sensoriel, les agents filmogènes ainsi que le mode d’application (rinçable, leave-in, co-wash, soin de nuit…) afin d’optimiser l’efficacité et l’expérience utilisateur du soin.
Comprendre les paramètres clés au-delà de la texture pour optimiser la formulation
La classification par texture constitue une base utile pour orienter la formulation, mais elle reste insuffisante pour concevoir des soins véritablement personnalisés. D’autres paramètres doivent être pris en compte pour une adaptation optimale.
La porosité : elle désigne la capacité du cheveu à absorber et retenir l’eau. Une fibre très poreuse absorbe rapidement l’eau mais la retient mal, ce qui nécessite des formules riches en humectants, capables d’attirer l’eau, ainsi qu’en agents occlusifs naturels pour en limiter l’évaporation. À l’inverse, une fibre peu poreuse demande des soins qui pénètrent efficacement, parfois avec l’aide de chaleur ou d’émulsifiants spécifiques.
L’épaisseur du cheveu : elle correspond au diamètre de la fibre capillaire et influence la sensorialité perçue du produit. Un cheveu fin sera rapidement saturé par une formule trop riche, tandis qu’un cheveu épais peut supporter des textures plus denses, plus concentrées, voire des protocoles en layering.
La densité capillaire : c’est-à-dire le nombre de cheveux par centimètre carré, impacte la perception du volume, la charge en actifs nécessaire dans la formule, ainsi que le dosage optimal du produit final.
Une texture capillaire en constante évolution
Il est important de rappeler qu’un type de cheveux n’est pas figé. La texture capillaire peut évoluer naturellement au cours de la vie, notamment chez les femmes. Modifications hormonales, grossesse, post-partum, traitements médicaux, stress chronique, ménopause ou encore changement de routine capillaire peuvent affecter durablement la structure du cheveu.
On observe ainsi des boucles qui se détendent, l’apparition d’une ondulation à l’adolescence, ou une fibre qui devient plus fragile et cassante avec l’âge. Ces évolutions doivent être anticipées en formulation, par exemple en proposant des routines évolutives, des soins correcteurs ou des produits spécifiquement adaptés aux transitions capillaires.
Au-delà de la grille André Walker : vers des approches plus complètes
La classification d’André Walker reste largement utilisée, tant par les marques que par les consommateurs. Elle offre une base lisible pour segmenter une gamme, structurer un diagnostic ou orienter la communication produit. Néanmoins, elle présente certaines limites,
car elle n’intègre pas des facteurs clés comme la porosité, l’environnement, la composition lipidique ou encore les habitudes culturelles de soin.
De nouvelles approches ont ainsi émergé. Le système LOIS (Legacy, Origin, Identity, Structure), par exemple, croise l’héritage génétique, l’origine ethnique, l’identité culturelle et la structure réelle de la fibre capillaire. D’autres méthodes plus scientifiques s’appuient sur la mesure de l’angle de courbure, du diamètre, du niveau d’endommagement ou du taux d’hydratation pour mieux adapter les formules à la réalité biologique du cheveu.
Au Laboratoire Orescience, en matière de développement et formulation de soins capillaires, nous favorisons une approche multicritère qui combine la texture, la porosité, l’environnement (humidité, température, exposition aux UV), l’usage prévu (coiffage, soin profond, entretien), la fréquence d’application et les attentes sensorielles. Cette analyse fine permet de concevoir des soins parfaitement ajustés aux besoins réels, tant physiologiques que culturels.
La grille d’André Walker demeure un outil pertinent pour appréhender la diversité capillaire et structurer une gamme inclusive. Elle offre une première segmentation efficace, utile autant en marketing qu’en développement produit. Toutefois, pour formuler des soins véritablement adaptés, cette base doit être complétée par une lecture technique plus avancée de la fibre capillaire et des usages associés.
Le Laboratoire Orescience a le privilège d’accompagner des signatures reconnues et des acteurs majeurs de la coiffure, ainsi que des marques, dans le développement et la formulation de soins capillaires sur mesure. Notre démarche, fondée sur l’expertise scientifique, vise à concevoir des produits adaptés à chaque typologie de cheveux, alliant performance, innocuité et respect de la diversité culturelle. Comprendre la nature du cheveu reste pour nous la clé indispensable pour offrir des formules innovantes, efficaces et durables.